Transcription
Transcription : Le courage de joindre la fonction publique
Noodloo Pishuktie
Salut, je m'appelle Noodloo Pishuktie, et je suis Inuk. Je suis née et j'ai grandi à Iqaluit, au Nunavut. J'ai déménagé dans la région d'Ottawa-Gatineau il y a 10 ans. J'ai travaillé pour un centre communautaire inuit à but non lucratif ici à Ottawa pendant six ans avant de me joindre à l'EDSC de la DGIIT, il y a trois ans. J'ai rencontré l'équipe de recrutement autochtone dans le cadre d'une partie du travail que j'ai accompli avec la communauté inuit. J'ai décidé que je voulais saisir une nouvelle occasion et, ce faisant, j'ai le grand privilège de pouvoir offrir des possibilités d'emplois aux collectivités autochtones. J'ai eu la chance de travailler avec une grande organisation appelée Minwaashin Lodge. Minwaashin est un centre de soutien aux femmes autochtones qui offre une gamme de programmes et de services aux femmes et aux enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis. L'un des nombreux programmes offerts par Minwaashin est un programme de formation et de perfectionnement professionnel. Le programme avec lequel nous nous sommes associés s'appelle "Courage to Soar". Dans le cadre de ce programme, Minwaashin Lodge et Willis College offrent une formation en bureautique de six mois, à des femmes autochtones très motivées et engagées. Les étudiantes apprennent à utiliser la suite Microsoft Office que, comme vous le savez, nous utilisons ici au gouvernement. Une fois que les étudiantes ont terminé le programme, elles doivent suivre un stage de 8 semaines pour obtenir leur diplôme. Nous avons établi des partenariats avec plusieurs autres ministères et organismes pour offrir à toutes les étudiantes une possibilité de stage de quatre mois. Les étudiantes peuvent mettre en pratique ce qu'elles ont appris. C'est la troisième année que nous offrons ces possibilités à des femmes inspirantes. Je rencontre les étudiantes au début du programme et nous les soutenons tout au long du processus, incluant lorsqu'elles commencent à travailler pour nous et même au-delà. Jusqu'à présent, nous avons aidé à faire embaucher plus de 30 étudiantes, dont beaucoup se sont vu offrir des postes à durée déterminée ou indéterminée. J'aimerais maintenant vous présenter l'une des étudiantes que nous avons embauchées à EDSC qui va vous raconter son histoire.
Dianne Landry
Kwe Kwe, je m'appelle Dianne Landry. Je suis une femme autochtone de la Première Nation algonquine de Pikwakanagan située à Golden Lake, en Ontario. Ottawa a été ma maison pendant presque toute ma vie. J'ai 56 ans, mère de deux enfants adultes et grand-mère de huit petits-enfants. J'ai d'abord pris connaissance du programme « Courage to Soar » de Minwaashin Lodge, en août 2019 par le biais d'une publication sur Facebook , on y annonçait une formation d'assistante administrative.
J'ai constaté que c'est dans les moments où je me suis sentie brisée, perdue et désespérée que sont survenues les occasions de faire l'expérience de miracles. Cette année-là, 2019, fût source d'énormes chagrins pour moi, tant personnellement que professionnellement. En l'espace de quatre mois, j'ai perdu une sœur et deux frères qui ont rejoint le Monde des Esprits. Et au milieu de ça, la dame âgée de 89 ans dont j'avais soin est décédée. J'ai fait une dépression très sévère. Mon travail s'est terminé très soudainement et mon piètre état émotionnel ont fait en sorte que j'ai passé presque toute l'année à combattre des avis d'expulsion tous les mois. Tout, chaque jour, devenait trop.
Et voilà, le début de mon miracle. Le jour où j'ai vu la promotion du programme Courage to Soar. Avant de pouvoir réfléchir à deux fois, j'ai envoyé un message demandant des informations et notamment sur les restrictions d'âge. J'ai eu un rappel dans la journée et on m'a invitée à m'inscrire. On a fait en sorte que l'expérience soit la plus agréable possible, même pour quelqu'un d'aussi perdu que moi à ce moment-là. Une solution était proposée pour tous les obstacles, j'ai eu accès à toutes les fournitures nécessaires et tous les besoins à combler comme la nourriture, les vêtements, le transport, tout avait été prévu et offert afin d'éviter qu'un problème vienne entraver ma capacité d'être en classe. Des rassemblements de classe, des activités culturelles et des enseignements sur la médecine étaient intégrés à la formation qui nous offrait bien plus que des compétences administratives. Au cours de six mois qu'a duré Courage to Soar, j'ai développé de solides amitiés et des liens qui perdurent toujours.
La formation a pris fin, la même journée que l'OMS a déclaré l'état de pandémie du Coronavirus. Tout se mettait à changer soudainnement. Rien ne confirmait que nos stages au sein du gouvernement, dans le cadre de notre programme Courage to Soar, se concrétiseraient. Peu après, j'ai reçu le courriel avec les détails du stage. Le sentiment envahie est indescriptible. Une impression de "tout va vraiment se passer", même si franchir le pas et occuper un poste au sein du gouvernement fédéral ne correspondait pas du tout à ce à quoi je m'attendais. Tout le monde travaillait désormais à distance, mais j'y ai en quelque sorte vu un avantage. Étant donné les circonstances, je suis arrivée à un moment où tous les employées du gouvernement s'adaptaient aussi à un nouvel environnement de travail.
Dès le premier jour, tous ceux avec qui j'ai interagi m'ont offert tant de soutien, de patience et un encadrement solide. Mes recruteurs, Noodloo et Chev, invitée à me joindre au cercle des employés autochtones. Ça m'a permis de découvrir un endroit pour tisser des liens et me sentir le bienvenue.
J'achève mon deuxième contrat d'occasionnel à titre d'adjointe administrative AS-01 et j'ai postulé pour un poste à durée déterminée. Chaque jour, je suis exposée à quelque chose de nouveau, que ce soit en ressources humaines, en approvisionnement ou en gestion de l'information. Les occasions d'apprentissage se présentent à tous les jours. Certaines choses que toute cette expérience m'a donné, à part l'emploi? J'ai repris confiance en mes propres capacités et je me sens tellement plus prête à continuer à améliorer ma qualité de vie. J'espère être un exemple pour montrer à mes petits-enfants que peu importe notre âge, parfaire notre éducation ne peut être que bénéfique. La persévérance... il n'est jamais trop tard pour apporter des changements. Le sentiment de sécurité financière m'est un peu inconnu, mais je l'apprécie beaucoup aussi. Chi meegwetch, pour avoir ouvert la porte à toutes ces possibilités.
